Choibalsan ou la ville perdue

De retour a Ulaanbaatar apres 10 jours d'absence et avant un nouveau depart (plus court cette fois-ci) demain matin, un petit billet (visiblement tres attendu par certains) sur cette premiere et tres forte premiere experience humaine! Le hasard existe-il? Ce serait un beau sujet de philo (de comptoir!) et j' y repondrais sans hesiter : NON! Comment expliquer autrement ce qu'il s'est passe la semaine derniere?! Nous avions prevu de partir pour les steppes de l'est mercredi dernier mais quand on s'est presentes a la gare routiere, pourtant en avance, tous les bus etaient pleins! On a donc achete un billet pour le lendemain et avons passe une journee de plus a Ulaanbaatar. Notre idee etait d'aller a Ondorkhan, le berceau de la gloire mongole, la ou est ne et enterre le grand Chinggis Khan, a environ 4h de bus de la capitale. Le lendemain, nous nous presentons donc de nouveau a la gare et embarquons dans un bus ... plutot un mini-bus avec des demi-dossiers ... Nous sommes decus lorsque nous voyons arriver deux autres touristes, equipes de sac Quechua ... Ca sent le francais a plein nez! Finalement, cette rencontre aura ete determinante car Brice et Severine nous apprennent tout d'abord que notre billet est pour Choibalsan et non pas Ondorkhan! Nous partons bien vers l'est mais pour 13h de bus et non pas 4!!! Ils nous expliquent avoir rencontre a la soiree de l'ambassadeur le 14 juillet d'autres francais, d'Angers et sa region, qui ont une association dans cette ville de l'extreme est de la Mongolie (presque a la frontiere avec la Russie et la Chine) et qu'ils partent les aider car visiblement ils manquent de monde. Au programme : visite des differentes structures en place (orphelinat, maison d'accueil des enfants des rues ...), activites manuelles et sportives avec les enfants et entretien des potagers ... A ce moment-la mes yeux se sont ecarquilles, Bruno s'est tourne vers moi en sachant que le mot magique avait ete prononce et du coup, on s'est retrouves benevoles pour l'asso Naadam pendant presque 10 jours a l'autre bout du pays! La ville semble vraiment posee la on ne sait pourquoi si ce n'est que les Russes y avaient visiblement des interets economiques (mines) et peut-etre politiques. A part la rue principale qui est goudronnee, le reste n'est que terre, sable et poussiere! On s'est tres vite bien entendus avec tout le monde : sur place, on a retrouve Fabrice, Marina et Claudine (qui connait ma mere!!! quand meme!) et on a forme je trouve une bonne equipe aussi bien en journee aupres des enfants qu'en soiree autour d'une biere et d'un jeu de cartes ou de des!
Moi je me suis concentree sur le potager de Anna Home, la maison d'accueil tenue par Boldsaikhan, un pretre protestant de 33 ans_ et comme dirait ma grand-mere "c'est vraiment de la marchandise de gachee!". Je suis allee moins souvent a l'orphelinat mais je suis contente d'avoir fait ce choix car, tout d'abord, il y avait du boulot dans le potager ou ils ont seme les carottes et les choux par poignees et qui avaient un grand besoin d'etre eclaircis ; ensuite parce que j'ai vraiment noue des contacts avec les enfants et les adultes de la-bas. Le matin les enfants m'accueillaient en disant mon prenom et moi j'ai pu en retenir quelques uns : un exploit vue la difficulte de la langue. En 10 jours d'ailleurs on a fait des progres fulgurants! Il a bien fallu qu'on parte pour aller decouvrir d'autres parties du pays mais j'en suis certaine, je reviendrai a Choibalsan, pour plus longtemps, et l'experience humaine sera encore plus forte!